BLOC PARTY + guests - Fextival des Inrocks, Zénith 12/11/07

[The X Phil]

Même si j’aurais préféré les voir dans un concert juste à eux plutôt que dans le cadre du festival des Inrocks, je pouvais pas louper le passage de Bloc Party au Zénith. Surtout après un second album décrié, mal-aimé de beaucoup, mais que je considère comme un des disques fondamentaux de ces dernières années.

Mais avant de voir débarquer le quatuor de Londres, il aura fallu se taper pas moins de trois autres groupes, dans un Zénith aussi froid qu’il était chaud lors du concert de NIN en 2005 (c’est dire !).
Il est 19h05 et These New Puritans débarquent dans une salle quasiment vide. Pas grave : ceux qui n’arriveront pas à l’heure indiquée sur le billet ne louperont pas grand-chose avec ce groupe typique de la mouvance actuelle de djeun’s qui font du bruit. Comme Arctic Monkeys (dont je m’expliquerai jamais l’accueil critique et public), TNP ne savent pas jouer, pas chanter, pas composer, mais compensent par leur énergie sur scène. En jouant vite et fort, on leur excuse leur maladresse d’autant qu’ils ne restent que 20 minutes sur scène. Mais bon, j’en écouterai pas à la maison !
Après une assez longue pause le temps d’installer le matos, le second groupe de la soirée arrive dans un déchaînement de bruit électronique. Il s’agit de Does it offend you, yeah ? quatuor électro-rock, sorte de Daft Punk ou de Justice qui se seraient convertis aux « vrais » instruments. C’est pas génial, mais pas mal quand même. Le groupe balance un gros son avec une batterie et une basse redoutables, et une guitare noyée par des arrangements de synthés qui déchirent bien. Une reprise de Devo et une chanson un peu Curesque au milieu du set relèvent la sauce. Encore plus que les précédents, c’est bien puissant sur scène, mais là encore je suis pas près d’acheter leur disque. Le groupe termine son set par une belle destruction en masse d’instruments, avec un détail incongru : le clavier slalomant entre ses potes, son synthé à la main, pour éviter sur son instrument y passe avec les autres !

Vient ensuite un groupe dont on n’attendait rien à l’écoute de leur single neuneu et après un massage rapide sur leur Myspace, les suédois de I’m from Barcelona (qui sont donc des menteurs !). La scène est décorée de ballons gonflables partout, le grandiloquent Barcelona de Freddie Mercury résonne… et on voit se presser sur scène au moins 25 personnes sautillant et foutant le bordel, déversant des sacs pleins de dizaines de ballons et de confettis dans le public ! On se dit alors qu’on a affaire à une sorte de Arcade Fire qui ne se prendraient pas eu sérieux, et c’est tout à fait ça. Avec plusieurs chanteurs-et-teuses, plein de chœurs, une section de cordes, des changements d’instruments à gogo, tout de beau monde développe un grand cirque musical qui tient sûrement plus à la mise en scène qu’à la qualité intrinsèque des chansons. Décidé à foutre le feu, le groupe a balancé pendant 45 minutes ses chansons crétines (la palme revenant à l’enchaînement de leur chanson sur Britney Spears et de leur single) dans une ambiance festive. Un peu lassant sur la durée, mais vraiment très sympa. A la fin du set, alors que les lumières se rallument, une version Bontempi de « We’re from Barcelona » fait marrer tout le monde avec ses faux airs de générique de dessin animé des eighties, alors que le groupe a du mal à quitter la scène et que les roadies sont bien emmerdés pour nettoyer tout ça.

L’attente est ensuite bien longue avant de pouvoir savourer ZE groupe de la soirée, d’autant que la musique techno-dance de merde (entres autres 2 Unlimited, si si !) est insupportable. Kele et ses potes arrivent finalement à 22h15 et, d’entrée de jeu, balancent une grosse claque qui va donner le ton et le niveau du concert. Sur l’extraordinaire « Song for Clay », tout est déjà là : présence incroyable du groupe, gros son qui tue, voix au top, jeux de scène et éclairages parfaits… Bloc Party se met le public dans la poche en 30 secondes (la montée en puissance de la chanson était exemplaire) et ne va plus le laisser filer pendant 1h de set et un rappel de 20 minutes, alternant les périodes de faux calme avec les envolées énervées.

Au niveau du choix des morceaux, les deux albums sont représentés à égalité, et on aura en plus droit à leur dernière bizarrerie en date – un « Flux » que j’ai fini par adorer une fois la surprise passée – et à deux morceaux de leurs premiers maxis. On aurait pu se passer de ceux-ci (qui auraient été aisément remplacés par le single « I still remember », manquant étrangement, et un ou deux morceaux moins attendus), mais ils n’ont pas pour autant constitué une faute de goût vue leur qualité. A noter que la première moitié de « A week-end in the city » a été jouée dans l’ordre, entrecoupée d’autres morceaux, appuyant, même en concert, le côté « compact » de l’album.
Il serait fastidieux d’énumérer les grands moments, un coup d’œil à la setlist valant tous les longs discours. On gardera tout de même un souvenir ému de Banquet, définitivement la chanson parfaite pour exciter le public, ou le final a-hu-ris-sant sur l’inattendue « Like eating glass », qui a fait se lever tout le monde (ou presque) dans les gradins. De son côté, le groupe a répondu à toutes les attentes : si les musiciens se « contente » de jouer les virtuoses pour livrer un mur de son imparable, Kele Okereke assure le spectacle comme il faut, jouant avec le public et instaurant une ambiance de folie.

L’unique rappel constituait alors la cerise sur le gâteau : « Flux », qui prend toute sa dimension dans une version live moins technoïde, « Sunday » et ses deux batteries, « She’s hearing voices » pendant laquelle Kele nous a gratifié d’un superbe stage diving en chantant dans la foule, et un « Helicopter » explosif pour terminer…
Bloc Party m’a offert hier exactement le concert que j’attendais d’eux. Et comme j’en attendais quelque chose d’énorme…


Song for Clay
Positive Tension
Hunting for Witches
Waiting for the 7:18
Banquet
The Prayer
Tulips
Marshalls are dead
This modern love
Uniform
So here we are
Like eating glass

Flux
Sunday
She's hearing voices
Helicopter

[Gromoko]

Très bonne chronique !

Moi j'ai dû quitter les lieux au milieu du concert… foutus horaires de RER !!!!
Les Inrocks font organisent des supers festivals avec des supers groupes mais programmer 4 groupes (en semaine) avec 30 minutes de pause entre chaque en moyenne : F**K

Mes meilleurs concerts de Bloc Party sont ceux de la Boule noire 2005 (au premier rang) et l'Olympia au printemps dernier
_________________

« Feel free to share, remaster, remix, sample, reverse it and check for Satanic messages, or whatever else you want to do with this recording... just don't sell it.»

[Icing Sugar]

Cool la review, vraiment envie de les voir
_________________
"Je n'aime personne, je déteste tout le monde à des degrés différents"
R.Smith

[The X Phil]

[Gromoko]

yep ! j'ai des trains toutes les demi-heures
sinon je crois que dans la setlist tu as inversé l'ordre de This Modern Love et de Tulips.
_________________

« Feel free to share, remaster, remix, sample, reverse it and check for Satanic messages, or whatever else you want to do with this recording... just don't sell it.»

[The X Phil]

Oui, possible ! (je l'ai faite de tête)

[polarbear]

j'y étais aussi
super concert mais ça fait bizarre un zénith à moitié plein.
j'ai trouvé qu'il y avait une meilleure ambiance à l'olympia

[The X Phil]

L'ambiance était bonne, mais c'est vrai que ça manquait de monde...

[polarbear]

et encore il y avait les baches , sinon c'était le désert

j'y étais en 2005 pour les inrocks aussi et c'était plus rempli.

je me demande si cela ne va pas etre pareil pour interpol le 21/11

[7dream]

[Ivlo Dark]

j'avais vu aussi i'm from barcelona ... c'est un truc de hippies complètement déglingués inter-générationnel ... marrant mais tu passes vite à autre chose pour etre honnète

sinon merci pour ta review et la set-list (à mon gout il manque un bon pti the pioneers mais bon )