"New wave" de Gaël Morel et Ariel Kenig

[TOBERR]

Inspiré d’un film encore inédit que Gaël Morel vient de tourner pour Arte, New Wave transporte le lecteur au cœur des années 80 pour raconter une amitié faite de fascination et de manques: celle d’Eric et de Romain. La famille du premier est modeste, fermée, tandis que chez le second, on se déplace pour les manifestations, on appelle les parents par leurs prénoms et surtout, on écoute The Cure. Cette rencontre, lors de la rentrée des classes, va marquer les deux garçons. Mais ils connaîtront une séparation, puisque l'un reste et l'autre part.

Vous semblez tous les deux attirés par l'adolescence. Âge ingrat? Âge tendre?
Ariel: Je n'ai pas vraiment vécu une adolescence, avec tout ce qui s'y attache. Je l'ai sans doute vécue après. C'est un âge où l’on se sent monstrueux. Et en même temps, la monstruosité se prolonge… puisque les trentenaires ont encore parfois des postures d'adolescents.

Vous écrivez qu’Eric apprend «la précarité des sentiments»?
Ariel: Oui, et paradoxalement, une fois que l'on comprend la fragilité des liens en quittant l'adolescence, on cherche des relations plus sereines et plus durables.
Gaël: Pour moi l'adolescence, c'est l'âge ou l'on tente de combler des creux. Et au final, un adulte épanoui, qui a réalisé ses désirs d'adolescents, regarde avec tendresse son adolescence passée.

Vos deux héros ressentent une admiration pour leur grand frère respectif, qui sont à l'armée au moment de leur rencontre. La virilité, c'est une thématique inspirante?
Gaël: Par rapport à l'un de mes précédents films, Le Clan, la virilité n'est pas très présente. Il faut dire que l'histoire se passe pendant les années 80. Et il me semble que la virilité était beaucoup plus ludique à l’époque. Les chanteurs à la mode n'hésitaient pas à enfiler des caleçons moulants et scintillants. Un homme était un homme, même Boy George.

Que dire de la relation ambiguë entre amour et amitié qui unit Eric et Romain?
Ariel: Moi-même, je ne fais pas trop de distinctions entre les amours et les amis, On peut très bien tout mélanger (rires).
Gaël: Il me semble que la jeunesse, dans les années 80, était prise en charge. Les adolescents étaient aimés, touchés. Madonna roulait une pelle à un gosse de 13 ans. Aujourd'hui, il est difficile pour un jeune de se projeter dans une sexualité. Car il a disparu de la littérature et du cinéma à cause de l’autocensure débile que les artistes s'imposent.

L'adolescent prend également la décision de prendre de la distance avec son statut d'enfant. Romain, dans le bouquin, appelle sa mère Anna.
Gaël: Pour moi, c'est effectivement un indice sur la relation trouble entre le fils et la mère, mais également un signe de différenciation de classe. C'était une façon de distinguer les deux familles des héros. Romain appartient à une classe bourgeoise.

Il y a des moments de chaleur humaine dans la narration. Romain, par exemple, avoue que lorsqu'il est souffrant, il aime se coucher dans le lit de son grand frère comme on glisse une grippe dans un bain chaud.
Ariel: Oui, j'ai voulu faire un contrepied avec l'imagerie qui enveloppe le mouvement musical new wave. Toutes les formes y sont froides, géométriques. Les personnages ont vraiment ce besoin de présence.

Au début du livre, les héros se préparent à la rentrée des classes. Romain double ses cahiers avec des découpages de chanteurs new wave, notamment Robert Smith. Ils avaient quelle gueule, vos cahiers?
Ariel: Moi, je concentrais toutes mes forces sur mon agenda (rires). Je notais tous mes petits rendez-vous d'adolescents. J'aimais que mon agenda ressemble à un agenda de businessman.
Gaël: J'avais un rapport de collectionneur avec les images que j'aimais. Dans les années 80, tout était plus rare. Un clip de Madonna que l'on pouvait aimer ne passait qu'une fois dans l'année. Mais sur mes cahiers, je collais principalement des images des actrices que j'aimais, Isabelle Adjani et Catherine Deneuve bien sûr.

New Wave, d’Ariel Kenig et Gaël Morel, éditions Flammarion

L’auteur et le réalisateur

Né en 1983, Ariel Kenig (à gauche) s'est fait connaître avec Camping Atlantic, portrait acide et angoissant d’une adolescence provinciale, signé à tout juste 20 ans. Quant à Gaël Morel (à droite), s’il a marqué les esprits en se baladant en slip kangourou avec Stéphane Rideau dans les Roseaux sauvages de Téchiné, il est passé ensuite à la réalisation avec Le Clan et, plus récemment, Après lui, avec Catherine Deneuve.




http://www.360.ch/presse/2008/10/boys_dont_cry.php
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[mauro]

Le trailerdu film ici

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Sinking

[TOBERR]

Merci Mauro!

Le film est passé il y a 3 semaines sur Arte..

Là, on parle du livre

Les deux sont bien sûr complémentaires.
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[mauro]

Sorry , je radote, comme d'habitude
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Sinking

[miroku]

Le Film:

Le Spleen des années 80

Avec "New wave", Gaël Morel revisite son adolescence hantée par la musique et un fait divers marquant.

1986, à Limas, au coeur du Beaujolais. Un adolescent tourne un clip avant d'intégrer la section cinéma du lycée Lumière à Lyon. Le parcours du héros de New Wave rappelle celui de Gaël Morel, cinéaste précoce grandi lui aussi dans un milieu modeste de la compagne rhodanienne durant les années 1980. Rien de surprenant, donc, quand le réalisateur affirme que le téléfilm diffusé vendredi (19/09/2008) sur Arte, tourné dans sa jeunesse, est "son oeuvre la plus autobiographique". Sauf que... On ne se doutait pas que l'atroce fait divers raconté dans New Wave fût lui aussi authentique.

A l'époque, Gaël Morel redoublait sa sixième. Un matin, en arrivant au collège, il apprend que le frère d'un de ses amis été assassiné. Abattu à coup de fusil à pompe par sa mère dépressive. Bouleversé, Gaël demande à aller à l'infirmerie. "Il n'y avait pas les cellules de soutien psychologique comme aujourd'hui, se souvient-il. On m'a juste donné une aspirine..." De n'avoir "pas pu" parler de ce drame au moment des faits a-t-il précipité sa vocation de cinéaste, comme le jeune Eric dans New Wave ? "Mon désir de cinéma était déjà conscient nuance Gaël Morel. Mais je crois que, dès cette époque, j'ai su que je raconterais cette histoire dans un film."

Le déclic est venu plus de vingt ans après, dans la foulée du tournage d'Après lui, un long métrage sur le deuil (déjà) avec Catherine Deneuve. "Je suppose que j'étais prêt, que le projet avait suffisamment mûri, analyse le réalisateur. L'écriture du scénario a été rapide, presque facile." L'infanticide, moins brutal que dans la réalité ("Je n'aurais pas pu montrer ce qui s'est passé"), n'est portant qu'un élément périphérique de New Wave. "Le but étant avant tout de raconter l'adolescence à hauteur d'adolescent et de faire revivre avec fidélité les années 80, une époque curieusement sous-traitée par le cinéma."

On parle ici d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. "Il n'y avait pas d'Internet mais le minitel, pas le MP3, mais les premiers Walkman, se souvient Gaël Morel. C'était une période ambivalente, à la fois très colorée et très sombre, où le spleen était une valeur revendiquée. A l'époque, être cool, ce n'était pas fumer des joints, mais s'enfermer dans sa chambre pour écouter des groupes new wave: en un sens, c'était un vrai acte pollitique." La musique joue donc un rôle fondamental dans New Wave; le bien nommé. Gaël Morel a d'emblée renoncé à incorporer les tubes de l'époque dans sa bande-son. Quelques extraits de New Order ou des Cure, aux droits d'exploitation exorbitants, auraient fait exploser le budget du film, inférieur au million d'euros. Le réalisateur, grand fan de musique, a donc demandé au compositeur Camille Rocailleux de lui proposer des chansons originales dans l'esprit et la note des groupes qui ont accompagné son adolescence. Résultat: une dizaine de chansons "avec voix androgynes, effets d'écho et synthétiseurs" que l'on croirait exhumées des Enfants du Rock il y a vingt-cinq ans.

Le choix de Béatrice Dalle pour incarner la figure tragique de la mère participe à la reconstitution hommage aux années 80. "Le film se déroule en 1986, rappelle Gaël Morel. L'année des grandes grèves étudiantes, mais aussi l'année de la sortie en salles de 37°2 le matin", le film culte de Jean-Jacques Beineix qui a révélé l'actrice. "Avec sa seule présence, je savais que l'on croirait tout de suite à son personnage de mère meurtrière. Que je pouvais me passer de ces explications psychologisantes dont abuse le cinéma français."

Samuel DOUHAIRE
Article paru dans le Télérama N°3061
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come closer and i'll whisper ...

[Cedrik]

j'ai acheté le livre à sa sortie... très décevant... je ne lis pas beaucoup de roman de ce style (disons que j'aime bien Ariel Kenig) mais là ça ne donne pas plus envie... c'est mal écrit dans le sens où on n'est vraiment pas transporté. Le téléfilm est mieux... sans être transcendant... Pourquoi New Wave... parce que les années 80 et les protagonistes écoutant Cure et consorts mais aussi Wham, comme quoi, la new wave ratisse large

[TIB]

J'ai vu le film sur Arte il y a quelques semaines. Assez glauque et en même temps agréable à regarder. Par contre, j'ai pas du tout entendu de Cure, ni même si vu la moindre pic de Robert dans la chambre de l'ado punk. Je suis peut-être passé à côté ? Mauro, toi qui a vu le film, t'as vu des références à Cure ?
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Can I use some of your lipstick ?

[CQFD]

je n'ai pas lu le livre, juste vu l'adaptation pour arte.

le téléfilm est vraiment pas mal, les acteurs sont justes et les enjeux tragiques sont traités avec sobriété (contrairement où beaucoup de fiction pour télé où la gravité est traitée avec pathos et de façon caricaturale).

on regrette bien sûr l'absence de vrais groupes de l'époque dans la BO, mais le travail de dirty field fait assez "d'époque" (ils ont réussi à proposer de morceaux qui sonne new wave et non pas pop synthétique typé 80's).

on retrouve aussi dans le téléfilm des éléments qui colle vraiment avec le titre comme le do-it-yourself à ambition arty du jeune punk (ceux qui vu l'expo les jeunes gens mödernes comprendront) et une certaine mélancolie humaine lourde... une thématique récurrente

ah oui... pour ceux qui veulent lire des bouquins sur la période new wave, je vous propose :



Génération Extrême, 1975-1982 du Punk à la Cold-Wave de Frédéric Thébault

sur la musique : la naissance du côté indépendant et alternatif du rock, mouvement par mouvement.

~ 25 €



Jean-François Bizot présente la New Wave de Mariel Primois & Jean Rouzaud.

sur l'ambition artistique de l'époque : tous les domaines qui ont explosé, pas que la musique, un très bel album.

~ 40-45 €



Génération chaos : Punk, New Wave 1975-1981 de Christophe Bourseiller

sur les personnalités de l'époque : les grandes histoires dans une forme plus romancée.

~ 20 €

[Cedrik]

Attention, le film sur Arte n'est pas une adaptation du livre... Ariel Kenig a écrit le livre après la réalisation du téléfilm... l'oeuvre original est donc le film, pas le livre. Euh, c'est bon tout le monde suit?

[Tetsuo]

je sais pas... attends je vais écrire ça sur un bout de papier et le relire pour voir si j'ai compris...

[oddo]

[MoOn]

ca m'a l'air sympa...je me vois beaucoup la dedans..
(pas juste parcque j'allais dans le lit de mon petit frère )
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Moon and Moon




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[snakepit]

j'ai vu le film... pas top, pas de musique connue, le jeune punk ne joue pas bien (je trouve) seule la fin a lyon m'a plu, donc 5 minutes du film, meme pas!!!! j'attendais beaucoup mieux en lisant le resumé!!!
essai manqué pour ma part...
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sebastien
then an angel would come........


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[Nikola]

[vivi]

[MoOn]

Ca y'est! je l'ai
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Moon and Moon




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