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Kevin Ayers

 
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YOKO ONO
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MessagePosté le: Sam Fév 23, 2013 22:00    Sujet du message: Kevin Ayers Répondre en citant

Est mort dans l'anonymat et l’indifférence générale, le même jour que Robbe Grillet, lundi dernier.

Sans ce mec, des The Top, Blue Sunshine ou Pornography n’auraient jamais existé.
Smith disait bien que le style de The Cure c'était Hippie New Wave.
Inspiré par Hendrix, il l'a forcément aussi été par Ayers.

Joli papier avec l'autorisation de Grégory Schneider
Citation:
Kevin Ayers, ailleurs

Disparition. De l’utopie psychédélique à la nostalgie de l’innocence, via l’excès sexuel et éthylique, la trajectoire du bassiste anglais de Soft Machine, elfe jazz pop décédé lundi dans l’Aude.

Le musicien anglais Kevin Ayers a été retrouvé mort mercredi dans sa maison de Montolieu (Aude). A 68 ans, il avait laissé, selon le Daily Telegraph, cette note dans son lit : «Tu ne brilles pas, si tu ne brûles pas.» Le quotidien précise que ce mot n’aurait aucun lien avec le décès. On sait que l’un des fondateurs - avec Robert Wyatt, Mike Ratledge et Daevid Allen - , à la fin des années 60, du groupe Soft Machine, pierre de touche de la musique psychédélique britannique, se débattait depuis trois décennies avec des soucis d’alcool.

Ayers laisse derrière lui trois filles, trois disques d’une extraordinaire légèreté - le premier Soft Machine et les deux albums solos qui ont suivi, Joy of a Toy et Shooting at the Moon -, et l’un des actes fondateurs du rock’n’roll post-sixties. Un acte déclencheur d’une sorte de schisme scindant une bonne fois pour toutes la pop music en deux et figurant depuis lors un objet de dévotion et de fantasme indépassable.

Cette histoire s’est tramée entre février et avril 1968, au fil d’une tournée américaine avec Jimi Hendrix qui s’acheva au Record Plant Studio de New York, où Soft Machine grava son manifeste. Le groupe est alors indissociable de la scène de Canterbury, dans le Kent, berceau mythologique de l’Angleterre : un feu mithriaque dont l’unique objet est de vivre avec une intensité maximum la fraction de seconde à venir, l’impression de tenir le monde dans le creux de la main - «Pour la première fois, vous aviez une jeune génération capable de se faire entendre», dira Ayers -, et ces bacchanales communautaires sans fin dans la maison de la mère de Wyatt, où les filles et le LSD-25 se confondent avec l’ambition de fondre toutes les musiques, voire tous les arts, en une même masse cosmique…

«colle». Ayers est à la fois dedans et dehors. Dedans, parce que quand les autres brûlent la chandelle par les deux bouts, il l’attaque carrément au chalumeau par le milieu. «Ce qu’Ayers buvait aurait tué n’importe qui d’autre, a un jour témoigné Daevid Allen, qui fondera Gong. Il allait directement à la limite, puis il nageait et courait pendant une semaine, et il sortait à nouveau et c’était reparti. Il avait une faculté incroyable à boire, et une faculté tout aussi incroyable à se régénérer. Je n’ai plus jamais rien vu de tel.» Dehors, parce qu’il étonne déjà un peu : une enfance en Malaisie (son père est officier colonial) et un côté émollient, hédoniste - il mâche une fleur sur la plupart des photos d’époque - qui tranche dans une formation obsédée par les références pesant des tonnes. De l’écrivain beat William Burroughs au musicien répétitif Terry Riley en passant par le peintre Jackson Pollock. Ayers : «Il y avait dans l’air ce sentiment que les gens devaient s’unir pour faire des choses ensemble - qu’importe ces choses. Soft Machine a été pensé comme une sorte de colle.»

Sur la tournée de 1968 : «Hendrix nous trouvait mignons et il pensait, à juste titre, que nous n’étions pas en mesure de faire de l’ombre à son extraordinaire présence scénique. Puis, j’ai appris à le connaître. C’était un type complètement innocent, très timide… Vous n’imaginez pas à quel point le fait de devoir jouer les mêmes chansons et tenir le même rôle chaque soir sur scène peut changer un homme. J’étais fan d’Hendrix mais, parfois, quand je le voyais jouer, je me disais "Non… pas encore ça !", et il remettait ça chaque putain de nuit.»

Plus généralement, ce qu’il voit ou vit lors de cette tournée dégoûte Ayers. «J’ai complètement saturé, a-t-il expliqué au début des années 2000 dans le Guardian. Les filles qui font la queue à la porte de la chambre d’hôtel, la possibilité de picoler à l’œil partout… Je ne supportais plus l’extrémisme et la violence de ces situations-là. Mike Ratledge et moi ne voulions plus sortir. Il lisait, et moi je restais allongé par terre en regardant le plafond. Il n’y avait pas que le style de vie. Mike et Robert [Wyatt] étaient plus cultivés musicalement que moi. Ils défendaient une ligne jazz et fusion qui ne m’intéressait pas : j’étais strictement pop. Ils participaient à ce que je considère comme de l’autocomplaisance , "j’emmerde le public"… J’ai emmené ma simplicité ailleurs.»

balançoire. Un geste tellurique : le rock entendu comme un pas en retrait, non par rapport au monde mais par rapport au rock lui-même, ou plutôt les clichés faisandés et jugés par lui malsains - urgence, défonce, hargne - qu’il véhicule. Ayers file avec sa petite amie à Ibiza - il ne quittera l’Espagne qu’au cours des années 2000, pour s’installer en France - et composer au calme. Le musicien laisse alors libre court à une sorte de double astral, s’appliquant non plus à changer le monde, mais à trouver le merveilleux en toute chose : un train filant à travers la nuit et d’où l’on voit le monde s’effacer au fil des kilomètres, une fille sur une balançoire (Girl on a Swing, son fleuron), les amours fatalement contrariées d’une huître avec un poisson-volant.

Pour que tout le monde comprenne qu’il ouvre en quelque sorte son coffre à jouets, Ayers fait deux choses : il intitule son premier album solo Joy of a Toy, le titre de la chanson la plus l aid back du premier album de Soft Machine, et il crée une sorte de structure étrange, The Whole World, où se succéderont nombre de musiciens de passage (à commencer par un apprenti bassiste nommé Mike Oldfield, 16 ans, qui allait rafler la mise trois ans après avec Tubular Bells) et qui donnera indifféremment dans la pop-song, l’exécution de sketchs, le spoken word… Le baryton du gars surplombe tout ce petit monde en donnant l’impression d’une sorte d’ironie bienveillante, laissant tantôt la machine s’emballer sans lui, comme s’il s’en fichait. Il réussira un coup incroyable : faire enregistrer au Pink Floyd détruit par l’acide-Barrett ( «Le seul du groupe qui avait quelque chose de spécial») une chanson euphorique sur le fait de se sentir bien le matin au réveil (Religious Experience) ; la seule chanson gaie à avoir jamais figuré au répertoire du Madcap. Mais Ayers emprunte ainsi une voie étroite, où la fragilité le dispute à l’indolence voire, très vite, à la paresse.

Il passera la main sans s’accrocher, entre pochades exotiques (Caribbean Moon, ce genre) et séances d’autodépréciation à chaque fois qu’un journaliste s’est mis en tête de lui demander quel vent soufflait sur la Simon Langton School, l’école privée de Canterbury où, jeunot, il connut Wyatt et Ratledge. C’est encore dans son hymne générationnel enregistré avec Soft Machine, Why Are We Sleeping ?, qu’il fut le plus clair sur son rapport au rock’n’roll circus : «It begins with a blessing/It Ends with a curse.» Une bénédiction puis une malédiction.



Le quatuor de choc: Ayers (le Kurt Kobain à gauche) Nico, Cale, Eno.
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Lacrymocratie
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MessagePosté le: Dim Fév 24, 2013 01:02    Sujet du message: Répondre en citant

Tu me l'apprends.

C 'était en l'an 92 du siècle dernier au cirque Jules Verne,un soir de printemps (le 10 avril pour être précis) : "Amiens Luna Rock Circus".

Ticket N° 000194 ,tarif réduit (étudiant ,j'avais 22 ans) 80 F.
J'ai le truc sous les yeux.
Pour des raisons très personnelles cette soirée compte beaucoup pour moi.

John Cale ,tournée "Fragments Of A Rainy Season" était également à l'affiche.

D'Ayers ,je me souviens d'un grand et mince gars ,cheveux blonds longs et frisés, jean délavé,baskets blanches ,il picolait du whisky au bar accolé au cirque ,"La Coupole".

Je me souviens d'une pop aéré et lumineuse qui me paraissait assez fade ,en tout cas à l'époque.

Jamais réécouté depuis.

John Cale ,seul au piano ou à la guitare ,m'a marqué à vie.
Pas Ayers .
C est probablement injuste.



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De circonstance :




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YOKO ONO
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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 21:47    Sujet du message: Répondre en citant

GALLON DRUNK a écrit:
Tu me l'apprends.


Oui c'est flippant. On est surinformé et pas au courant.

Je check régulièrement pour voir si Catherine Ribeiro vit toujours.
Les boules.

Ayers a compté comme charnière entre le Rock et la Pop. Une époque t'as l'impression que c'est la préhistoire.
Ibiza '72.
où ça se passait.
Aujourd'hui Ibiza appartient aux décérébrés. Y a effectivement de quoi se tuer dans son lit.

Cale est divin. C'est ailleurs (pour le coup).
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byron
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Messages: 541

MessagePosté le: Mer Mar 20, 2013 13:06    Sujet du message: Répondre en citant

Dans le dernier Rock&Folk un bel article d'Eudeline sur Kevin Ayers...j'ignorais qu'il vivait dans l'Aude...

Ya aussi Bowie en couv et un bel hommage à Daniel Darc par différentes plumes et bien d'autres choses...

Pour la Ribero je regarde aussi souvent si elle est toujours là la bellissima .
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YOKO ONO
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Messages: 4963

MessagePosté le: Ven Avr 12, 2013 14:22    Sujet du message: Répondre en citant

Kevin Ayers intervient dans l'excellent documentaire de Jérôme de Missolz.
WILD THING La folle histoire du rock.
En deux parties.
Le témoignage d'Iggy Pop vaut des points aussi.
(Iggy Pop qui parle de Jim Morrison, drôle et cruel)

C'est à voir absolument.

Si vous l'avez loupé la semaine dernière ça repasse cette nuit à 2h40 épisode 1
http://www.arte.tv/guide/fr/041095-001/wild-thing-1-2
et à 3h30 épisode 2
http://www.arte.tv/guide/fr/041095-002/wild-thing-2-2
sur Arte.

A vos cassettes !
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