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R.I.P. Mike Kelley

 
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doczaius
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MessagePosté le: Ven Fév 03, 2012 01:59    Sujet du message: R.I.P. Mike Kelley Répondre en citant

Citation:
L'artiste-phare de la scène californienne s'est donné la mort chez lui le 31 janvier à Los Angeles. Il avait 57 ans.

La nouvelle de la mort de Mike Kelley, mardi soir à Los Angeles, a sidéré le monde de l'art contemporain. Comme l'a annoncé dès mercredi soir le site du Figaro, l'artiste -phare de la scène californienne a été retrouvé mort mardi soir par la police à son domicile de South Pasadena. De bonnes sources, nous savons déjà que l'artiste, assez lunatique en temps normal, mélancolique depuis des mois et fortement ébranlé par une rupture sentimentale, s'est suicidé en associant gaz et somnifères. Mike Kelley, 57 ans, sans famille ni enfants, a laissé une lettre-testament. Sa mort brutale survient à quelques mois de sa rétrospective qui doit marquer la réouverture du Stedelijk Museum d'Amsterdam. «C'est extrêmement choquant qu'un artiste avec tant de renom, de succès et d'avenir, décide d'en finir ainsi», a confirmé hier à Artinfo son ancienne galerie Metro Pictures de New York. Larry Gagosian, le galeriste n°1 du marché de l'art international, qui le représente désormais, n'a pas souhaité faire de commentaires.

Plasticien de l'étrange, cette forte personnalité mêlait haute culture et basse culture, musique et arts plastiques. Comme son compatriote feu Edward Kienholz, Mike Kelley fut défendu surtout en Europe, en Allemagne, en Belgique et en Suisse, avant d'être reconnu aux Etats-Unis, pays natal trop contraint que son art dérangeant malmène rudement. Portrait d'un alchimiste du monde contemporain. «Par ses œuvres dérangeantes, Mike Kelley réinventait l'Amérique, il était le Marcel Duchamp californien», estime l'«art advisor» Patricia Marshall, qui l'a fait rentrer très tôt dans les collections de François Pinault et de Bernard Arnault, comme dans les grandes collections privées suisses. Cette pionnière de la scène de Los Angeles avait rencontré Mike Kelley en 1997, bien avant ses grands amis Jason Rhoades (mort lui aussi subitement en 2006, à 41 ans) et Paul McCarthy, le vilain père Noël californien, deux autres stars turbulentes de l'art «made in L. A».

Mike Kelley. Vue de l'exposition Mike Kelley au MAGASIN-CNAC du 17 octobre 1999 au 16 janvier 2000 © MAGASIN-CNAC
Mike Kelley. Vue de l'exposition Mike Kelley au MAGASIN-CNAC du 17 octobre 1999 au 16 janvier 2000 © MAGASIN-CNAC

Né en 1954 dans la banlieue de Detroit, Michigan, Mike Kelley était le fils révolté d'une rigide famille de la «middle class» américaine d'origine irlandaise. Son père était agent d'entretien dans une école du Mississippi (le Centre pompidou a montré une de ses installations, Genitor, qui raconte ce contexte familial). «Sa famille était catholique et d'origine irlandaise. Cela s'est traduit par ce vert tendre que l'on retrouve souvent dans ses pièces, les poupées, les bannières, les cités de verre que l'on a vues à Berlin puis à Venise pour l'inauguration de la Pointe de la Douane», explique cette collectionneuse devenue prosélyte (à la mort de son père, elle a vendu la table de salle-à-manger en acajou et les fausses chaises XVIIIe pour s'acheter, contre l'avis général, ses Stuffed Animals à 60 000 $).

L'artiste était «an angry dog», disent ses familiers, habitués aux excès de boisson de Mike Kelley, mais surpris par son suicide et désolés de sa carrière ainsi stoppée net . «Il est resté un jeune homme en colère, toujours furieux contre quelque chose, qui voulait mettre en pièces ce passé terne, bigot et contraint de l'Amérique puritaine et sectaire. En même temps, il ne cessait de revenir sur l'enfance, ses rêves, ses peurs.Tout son art est imprégné de cette dualité profonde», explique Patricia Marshall. «Il avait poussé loin ses études d'art, au Californian Institute of Arts, avec pour maîtres les grands artistes que sont John Baldessari et Laurie Anderson. Il mêlait la grande culture et la culture populaire, les matériaux nobles et les matériaux de récupération, inventant à chaque fois un langage formel. Sa série de poupées tricotées, criardes et déchues était à la fois un rejet de l'enfance et un souvenir d'enfance», nous raconte cette globe-trotter de l'art. Elle a découvert Mike Kelley chez un avocat de Los Angeles fou de ses installations hantées, dessins, sculptures, a ressenti un vrai coup de foudre devant «ce langage original, mystérieux, touchant», puis l'a défendu en Europe, inlassablement. Le Wiels de Bruxelles, flambant neuf, a exposé ses «Educational Complex Onwards», bizarres en diable, en 2008. Une expérience inquiétante, presque martienne.

Le CD censuré de Sonic Youth

De ses années de collège, Mike Kelley avait gardé la même bande d'amis musiciens dits proto-punks. Le fameux John Miller qui s'associera avec Jack White des futurs The White Stripes pour une collaboration de country-garage au sein du groupe Two Star Tabernacle. Et le bienveillant Tony Oursler, plasticien américain qui transforme les sculptures banales en vidéos gags aux yeux géants, qui a mis en scène le concert de Bowie pour ses 50 ans au Madison Square Garden de New York et sa tournée de 1997. Il forma avec ces deux-là le groupe appelé Poetics. Les fans du groupe alternatif new-yorkais Sonic Youth connaissent aussi l'œuvre de Mike Kelley grâce à la pochette et le livret de l'album Dirty sorti en 1992. Le premier tirage de ce CD montre une scène d'orgie (gentille) sur animaux en peluche qui fut aussitôt censurée. C'est devenu de ce fait un «collector», pièce unique et hors de prix si elle est signée de la main de l'artiste (estimée aujourd'hui, après la mort de Mike Kelley, entre 20 000 $ et 30 000$). En 1993, une rétrospective de son œuvre est présentée à New York au Whitney Museum de Manhattan. La première consécration institutionnelle pour Mike Kelley qui a été exposé huit fois depuis dans les Biennales du Whitney Museum, melting pot où se dévoile et se repère l'art contemporain américain.

Le Centre Pompidou était, dit-on, en train de négocier l'acquisition d'une de ses pièces lorsque la nouvelle de sa mort est tombée. No comment, comme de rigueur. La grande maison parisienne de l'art moderne et contemporain garde confidentielles pareilles négociations. En revanche, l'artiste laisse un «grand vide» chez les commissaires qui travaillèrent avec lui pour l'exposition «Esprits de Paris» et sa pièce «Sonic Process». «Mike Kelley était un vrai personnage, un artiste à la forte personnalité. Il inventait une nouvelle forme, un nouveau style avec chaque nouvelle idée. Les bannières de rue, les poupées, les formes souterraines, les installations mêlant le spectaculaire, le conceptuel, les rituels et la vie de tous les jours, les vidéos et les performances, il sortait toujours du lot . On ne comprenait pas toujours tout de suite ce que l'on ressentait d'emblée. Il fallait chercher un peu. Mike Kelley défiait le spectateur de l'art», souligne Christine Van Assche, conservatrice en chef, responsable des Nouveaux Médias au Centre Pompidou. «C'était un lecteur infatigable et éclectique. Quand il venait à Paris, nous allions toujours acheter des livres ensemble. Il adorait les librairies «Mona lisait», repartait avec des livres d'art, de parapsychologie, de psychanalyse, de philosophie, de sciences. La dernière fois, sa trouvaille fut un livre sur les médiums. Sa biobliothèque à Los Angeles devait être phénoménale».
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doczaius
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MessagePosté le: Ven Fév 03, 2012 02:04    Sujet du message: Répondre en citant

une très grosse perte sur la scène de l'art contemporain...
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