FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 
RIP Daniel Darc
Aller à la page Précédente  1, 2
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    www.apinkdream.org Index du Forum -> A reflection
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
FlyTox
Paris
Paris


Inscrit le: 31 Mai 2004
Messages: 5813

MessagePosté le: Sam Mar 16, 2013 10:05    Sujet du message: Répondre en citant

c'est comme pour tout le monde, ça dépend quand on vous prend... j'ai un pote prof de graphisme qui avait fait un travail avec ses lycéens autour des chansons de DD... DD a passé un après-midi avec les élèves à discuter de leurs travaux et de ses chansons... Quelqu'un de très dispo, humble et généreux.
j'ai moi-m^me eu l'occas de discuter un moment avec lui backstage il ya plus d'un an : et c'est vrai que ce qui m'a "choqué" c'est ce contraste entre son charisme scénique et photographique et son apparence fragile de vieillard en "vrai". Il a même tenu à me faire la bise (alors que je ne suis pas son genre). Bon, il semblait clean et j'en ai un bon souvenir ( a priori, il avait un chaperon dont la mission était de le surveiller de près pour qu'il tienne la tournée).

L'ai croisé quelques mois après à métro Bastille, il courait bien vite, limite à sauter le tourniquet, le navigo ds les boots...

Une copine a été le voir à Tulle en novembre dernier... la salle a bien cru qu'il allait mourir sur scène... Il s'est excusé, qu'il avait arrêté son traitement contre l'hépatite et qu'il ne se sentait vraiment pas bien.

Avec des hauts et des bas, il était constamment sur le fil.
_________________
...
là.
...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Lacrymocratie
Paris
Paris


Inscrit le: 11 Aoû 2004
Messages: 5752

MessagePosté le: Ven Avr 05, 2013 20:38    Sujet du message: Répondre en citant

Quand un feu follet s'éteint

"Ne me secouez pas, je suis plein de larmes", écrivait Henri Calet quelques jours avant de mourir à 53 ans. Tu voulais lire Calet, tu voulais tout lire. Après la lecture de Calet, tu diras : "Je l’ai découvert, et j’ai eu l’impression de lire Céline, mais sans la haine. Et ça fait du bien." Ta curiosité littéraire était sans limites, chez toi dans ta grotte parisienne du 11ème où tu te réfugiais tel un Diogène des temps modernes, tu entassais les livres, des piles vertigineuses qui s'écroulaient régulièrement autour de toi, mais dans ce désordre organisé, t'arrivais toujours à mettre la main sur LE livre. Je me souviens que sur ton lit on pouvait voir la forme de ton corps dessinée par les livres. C'est là dans cette thébaïde rassurante, "cette arche immobile et tiède" que tu aimais te réfugier " loin de l'incessant déluge de la sottise humaine". (A rebours, Huysmans). C'est là qu'on t'a retrouvé, dead. Mort à l'arrivée. Comme ce futur tatouage D.O.A Dead on Arrival que tu voulais inscrire sur ta nuque. Comme un dernier clin d'œil à la mort avec laquelle tu aimais plaisanter. Pierre Drieu la Rochelle et Jacques Rigaut nous avaient réunis. Jacques Rigaut que tu considérais " comme le plus grand écrivain de tous les temps". Tu ajoutais que tu avais peur "de tendre vers le même destin que Jacques Rigaut." Je ne pense pas que tu te sois suicidé, tu aimais jouer avec la mort, mais tu n'étais pas suicidaire. Ton cœur a lâché, d'avoir trop vécu, d'avoir trop battu. "C'est sur la peau de mon cœur que l'on trouverait des rides", écrivait encore Henri Calet. Tu connaissais par cœur les dialogues du film de Louis Malle, Le Feu follet, quand ce chef d'œuvre du cinéma français était sorti en DVD, tu en avais acheté par dizaine que tu offrais à tes amis, aux gens que tu croisais. Tu pouvais aussi réciter Drieu, et Rigaut, à qui tu avais dédié ton disque "Amours suprêmes", plus précisément pas "A Jacques Rigaut" mais "Pour Jacques Rigaut". Pour c'est beaucoup plus fort que à. Tu avais l'art de la (bonne) formule et le sens du détail qui va toucher droit au cœur. Tel un admirateur transi, tu aimais emprunter les mots de ceux que tu chérissais, tu les mêlais aux tiens, des hommages référentiels que seuls les initiés pouvaient comprendre. Dans ta chanson Le Feu follet (album Nijinsky, 1994), on entend Drieu, Rigaut et Alain Leroy : " Si je suis votre ami / Aimez-moi comme je suis / D'ailleurs je ne suis pas beaucoup / J'aurais voulu être vous / Ce doit être assez doux / Quand un feu follet s'éteint / Que devient-il est-ce la fin / La fin ce doit être doux / Peut-être est-ce comme être vous / Ma vie elle ne va pas assez vite / Alors je l'accélère / Je la redresse." Dans La main au cœur (album Crèvecoeur, 2004), tu décris le suicide de Jacques Rigaut : "Je porte la main à mon cœur mais / Je ne sais plus de quel côté il est... / Quelles drôles de vies que nos vies / Suspendues à celles des femmes." Lors d'un concert à Genève en plein milieu de la chanson Nijinsky, tu avais lancé au public : "Je vais vous donner trois bonnes raisons d'aller au cimetière Montmartre : Nijinsky, mon père Abraham Rozoum et Jacques Rigaut" (Je pense à ta maman qui doit avoir le cœur brisé ce soir.) En 2005, j'ai immédiatement pensé à toi pour écrire la préface de la biographie de Jacques Rigaut. Je t'ai envoyé une lettre. Deux jours après, tu m'appelais, enthousiaste et heureux comme un enfant. Deux ans après, tu me dictais au téléphone quelques (belles) lignes (voir ci-dessous), de mon côté je peinais aussi à écrire. L'amitié prit le dessus. Mais tu y pensais toujours à cette préface. En début d'année, tu m'écrivais pour me dire que je pouvais toujours compter sur toi. Je t'avais répondu qu'il n'y avait rien d'urgent, que Rigaut venait d'arriver à New York… Il n'y aura peut-être pas de préface de D.D, mais tu seras évidemment présent dans cette vie de Jacques Rigaut. La dernière fois que je t'ai vu, tu vendais quelques-unes de tes reliques accumulées dans ton refuge, lors d'un vide-grenier près de chez toi. Ta compagne Sophie était là, protectrice et souriante (Je pense à elle aussi). Des gens te reconnaissaient, venaient te demander des autographes, tu les accueillais tout sourire avec ta gentillesse légendaire. Tu savais aussi écouter avec une infinie patience les lourds qui, dans une autre vie, t'assuraient avoir joué avec toi. Tu étais malin (dans le bon sens du terme) comme un crocodile qui ne dort que d'un œil. Même si tu avais une passion pour les lames, ton arme préférée était l'humour. Une arme défensive très efficace que tu savais manier avec élégance. Ce jour-là, tu m'as offert un disque vinyle pirate des Clash. Tu avais la générosité embarrassante. Tu voulais donner en permanence à tout le monde. Tu vidais tes poches avant qu'on te le demande. Un jour, tu m'as donné la croix que tu portais autour du cou, comme pour sceller le pacte de notre amitié. Je n'avais rien sur moi à te donner en échange. Ce soir, tu me manques déjà, terriblement. Mon frère d'armes, je te pleure.


Jean-Luc Bitton


http://rigaut.blogspot.fr/2013/03/daniel-darc-20-mai-1959-28-fevrier-2013.html
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
...
Invité





MessagePosté le: Lun Avr 29, 2013 00:21    Sujet du message: Répondre en citant

Un soir, j'avais pensé te croiser, deviner ta démarche s'avancer vers ce banc du onzième cloisonné.
Dans cette nuit Parisienne qui baise la langue des désespérés, tu m'avais salué comme on refrène un acte manqué.
Il me semble t'avoir suivi du coin de l’œil, jusqu'à ce bar au nom qui tourne rond sur le trottoir carré.
Cette nuit de 1989 où les prières mouillées désintégraient les amours blessés, je n'avais vu en toi qu'un mec en retrait d'une quête affirmée.

Les garçons le soir venu, faut pas les chercher, même en taxi drivé.
La réalité créditée se fait trop dure, ils se refusent et se brisent, laissant à la chimie-paradis le soin de décider.
Revenir en haut de page
olipunker
Standing on the Beach
Standing on the Beach


Inscrit le: 28 Juil 2004
Messages: 1756
Localisation: Arras

MessagePosté le: Dim Mai 17, 2015 20:24    Sujet du message: Répondre en citant

Réédition ce lundi du magnifique Crève Coeur:

http://rockinpop.blogspot.fr/2015/05/reedition-de-lalbum-creve-coeur-de.html
_________________
La vie en rock sur https://twitter.com/rock_inpop
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail MSN Messenger
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    www.apinkdream.org Index du Forum -> A reflection Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2
Page 2 sur 2

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Pour nous envoyer vos news : contact@apinkdream.org

Graphisme : Julien Bremard - Dev : Pierre Bremard